À leur arrivée en Suisse, les jeunes primo-arrivant-e-s doivent faire face à différents obstacles tant au niveau de la poursuite de formations qualifiantes que de leur insertion professionnelle. En effet, plus de la moitié des jeunes immigré-e-s arrivés en Suisse après l’âge de 10 ans se trouvent en dehors du système de formation sans avoir obtenu de diplôme. La formation professionnelle se trouve ainsi difficilement accessible aux jeunes en procédure d’asile ou détenant un permis provisoire. Quant à l’insertion professionnelle, les personnes d’origine étrangère présentent un risque de chômage significativement plus élevé que la population locale : à égalité de diplôme, il est plus difficile pour les jeunes issus de la migration d’accéder au marché du travail. En amont des processus d’accès à la qualification et au marché de l’emploi, la question du choix d’orientation de ces jeunes, et plus particulièrement celle de l’étendue des options de formation ou de travail à leur portée, est encore peu explorée.
Cette conférence, qui s’appuie sur le témoignage de 22 jeunes primo-arrivant-e-s en Suisse, propose d’analyser la manière dont les individus tendent à redéfinir leurs préférences (ici, leurs intérêts professionnels) en fonction des normes sociales. Ainsi, elles et ils intègrent de fait les inégalités. Les expériences relatées par ces jeunes nous renseignent davantage sur leur choix professionnel et sur la manière dont celui-ci est négocié compte tenu des contraintes liées à leur statut dans le pays d’accueil.
A partir de ces résultats, il sera possible de discuter et de situer les pratiques d’accompagnement destinées à ce public.

AdobeStock