Défis en termes de politique de la formation et mesures
Il s’agit d’une part des différences marquées dans les taux de MP selon le canton ou la région, qui concernent aussi bien le nombre de MP que leur évolution, sachant que les taux varient plus fortement d’une année à l’autre dans les petits cantons que dans les grands. La différence maximale entre les cantons est un facteur 2,6 (Bâle-Ville 8,6 % et Tessin 22,3 %) (SEFRI, 2018). Les raisons du niveau et du développement des taux n’ont pas encore suffisamment été évaluées de manière empirique. Outre les différences dans les décisions des apprenti-e-s, les effets de l’évolution démographique et les changements dans les conventions de prestations des cantons avec les prestataires de formation, les différentes structures d’offre ou d’opportunité des cantons sont citées comme cause possible (Kost, Lüthi, & Fischer, 2017). Il existe par exemple des différences considérables entre les cantons en ce qui concerne les types d’écoles et de formations pour obtenir une maturité (gymnases, écoles de maturité professionnelle, écoles de commerce et de culture générale) et les conditions d’admission à ces offres.
D’autre part, il apparaît que le nombre de certificats de MP acquis à l’issue de la formation professionnelle initiale (MP 2) a augmenté plus fortement que les certificats de MP intégrés dans la formation professionnelle initiale (MP 1) (SEFRI, 2019). Les raisons de cette situation sont également encore peu étudiées. Elles peuvent être dues au rapport coût-bénéfice défavorable de la MP 1 et par conséquent au manque de soutien des entreprises formatrices ou à la réticence des apprenti-e-s à assumer la charge de travail d’une MP pendant l’apprentissage (Becker & Glauser, 2018 ; Gonon, 2018). Cet état de fait a incité un groupe de pilotage, composé de représentants des partenaires de la formation professionnelle, à mettre en consultation en 2016 six principes directeurs visant une flexibilisation de la MP en cours d’apprentissage dans le cadre du projet « Renforcement de la maturité professionnelle » et – sur la base des résultats – à en proposer quatre aux cantons en 2017 pour l’organisation flexible des filières de MP 1.
Ces principes directeurs sont les suivants (CFMP, 2016 ; SEFRI, 2017) :
- Principe directeur 2 : Possibilité d’enseigner jusqu’à un tiers des leçons de MP jusqu’à un an au plus tard après la remise du CFC et la fin du contrat d’apprentissage.
- Principe directeur 4 : Les personnes en formation peuvent passer l’examen de maturité professionnelle au plus tôt un an avant la fin de l’apprentissage.
- Principe directeur 5 : Il est également possible de commencer la MP pendant la 2e année d’apprentissage dans les formations initiales de trois ans.
- Principe directeur 6 : Il est possible de passer des examens partiels dans les branches « sciences naturelles » et « sciences sociales ».
Afin d’étudier les raisons précitées des différences dans les taux de MP et de soutenir les mesures prises pour renforcer l’attrait de la MP 1, des recherches intensives sont nécessaires sur les caractéristiques de conception de la MP dans les différents cantons.